L’APPEL A LA MOBILISATION DES FEMMES
Dakar, 20 déc (APS) – La ministre de la Santé et de l’Action sociale, docteure Marie Khémesse Ngom Ndiaye, appelle à « un fort engagement » des femmes en faveur de la vaccination contre les papillomavirus humains, en vue d’un meilleur contrôle du cancer du col de l’utérus.
“L’objectif est de créer l’adhésion de tous, ainsi qu’un fort engagement des femmes en faveur de la vaccination contre le HPV, en vue d’un contrôle du cancer du col de l’utérus”, a-t-elle souligné, en parlant de la tenue d’un forum de plaidoyer sur cette question, mardi, à Dakar.
“Il faudra donner aux femmes des informations justes et éclairées sur le vaccin contre le HPV, obtenir l’engagement des femmes à soutenir les activités de vaccination contre le HPV à travers des déclarations d’engagement et identifier avec les femmes des stratégies pour atteindre les filles âgées de 9-14 ans au niveau des établissements scolaires, des daaras et dans la communauté”, a-t-elle dit.
La ministre de la Santé et de l’Action sociale intervenait lors de ce forum tenu au centre culturel Douta Seck, à l’intention des organisations de femmes, dans le cadre de la sensibilisation des communautés pour la vaccination contre le cancer du col de l’utérus.
La rencontre avait réuni des organisations de femmes des entreprises, des ministères, de la présidence de la République, de la primature, des banques et des associations et groupements de femmes comme les “Bajenu Gox” (marraines de quartier).
Selon Marie Khémesse Ngom Ndiaye, le vaccin contre les papillomavirus humains est “très important dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus qui constitue un réel problème de santé publique à l’échelle mondiale”.
A travers le monde, “le cancer du col de l’utérus représente le 4ème cancer le plus fréquent chez les femmes avec 527 624 nouveaux cas et 265 672 décès selon les estimations de GLOBOCAN de 2012”, a signalé la ministre de la Santé.
Elle a insisté sur la nécessité de relancer la vaccination contre le HPV, estimant que “malgré tous les efforts fournis par l’Etat et les autres acteurs pour atteindre la cible, des informations erronées continuent de circuler et mettent en doute l’efficacité et l’innocuité du vaccin chez les populations”.
“Il s’y ajoute que la survenue de la COVID-19 a accentué la méfiance des populations, ce qui occasionne une forte baisse des couvertures vaccinales contre le HPV dans le pays”, a relevé docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye.
A l’en croire, face à cette situation, le ministère de la Santé et de l’Action sociale “a procédé à une analyse exhaustive de la situation et à la révision de ses stratégies, notamment à travers le comité de mobilisation sociale du PEV [programme élargi de vaccination] ».
“Le cancer du col de l’utérus est la première cause des décès dus au cancer chez les femmes âgées de 15 à 44 ans, soit environ 30% des décès par cancer, du fait d’un diagnostic qui est souvent tardif ou avancé dans 60% à 80% des cas”, a-t-elle relevé.
La ministre de la Santé a ajouté que le cancer du col de l’utérus “est aussi le cancer le plus fréquent dans la région africaine, où il représente 12 % de tous les nouveaux cas enregistrés chaque année”.
Il représente le deuxième cancer gynécologique au Sénégal, qui “fait partie des 20 pays les plus affectés en Afrique”, selon Marie Khémesse Ngom Ndiaye.
Au nom des partenaires, docteur Awa Bathily de l’Unicef a plaidé pour une relance de la vaccination contre le cancer du col de l’utérus, soulignant que la couverture vaccinale de manière générale “a fortement baissé ces deux dernières années”.
“Toutes les femmes et les partenaires doivent se mobiliser pour relever ce taux, afin que nos filles se vaccinent pour éviter le cancer du col de l’utérus”, a-t-elle ajouté.
Le vaccin contre le cancer du col de l’utérus dans le PEV de routine pour les jeunes filles âgées entre 9 ans et 13 ans avait démarré officiellement le 31 octobre 2018.
Le cancérologue Abdoul Aziz Kassé a pour sa part assuré que l’élimination du cancer du col de l’utérus “est possible grâce à la vaccination des filles de 9 à 14 ans et au dépistage des femmes”.