CONFLIT CASAMANCAIS, 40 ANS APRÈS
Le 26 décembre 1982, une marche pacifique organisée à Ziguinchor va être sévèrement réprimée par les forces de l’ordre, entraînant un mort et beaucoup d’arrestations côté manifestants. Ces derniers réclamaient, entre autres, l’autonomie de la Casamance. Une situation que les autorités étatiques avaient sévèrement condamnée. Le 18 décembre 1983 en guise d’anniversaire du 26 décembre 1982 une réunion clandestine avait été convoquée à Diabir, un quartier périphérique de la ville de Ziguinchor.
Une colonne de la gendarmerie territoriale de Nema a tenté de disperser cette rencontre. On note, ce jour-là, la mort de trois officiers de la gendarmerie. Et, tous ceux qui ne se sentaient pas en sécurité dans la ville ont rejoint le maquis. D’où la naissance de la branche armée Atika du MFDC avec comme chef Abbé Diamacoune Senghor, Sidy Badji, Salif Sadio et Kamoughé Diatta.
La première forte accalmie notée a été perturbée par la mort de Ousmane Niantang Diatta, l’un des chefs de guerre, l’assassinat de quatorze bûcherons dans la forêt de Bayotte-Est, en 2018 et surtout l’assassinat de Abdou Elinkin Diatta, le Secrétaire général autoproclamé du MFDC, tué lors d’une fusillade à Mlomp en octobre 2019.
Mais, en février 2021, l’armée sous la houlette de l’ex-commandant de la zone militaire n°5 Colonel Souleymane Kandé avait entamé une vaste opération de sécurisation pour le démantèlement de toutes les bases rebelles dans les fronts Nord et Sud. Depuis quelques temps, la grande muette s’attaque à l’économie criminelle, en dévastant tous les champs de chanvre dans le Nord Sindian. Où le chef de guerre, Salif Sadio, est toujours introuvable après le démantèlement de ses bases sur le long de la frontière gambienne.
Les combattants du MFDC nous ont habitués à des représailles faites de braquages sur de paisibles voyageurs désarmés sur les routes de la Casamance ou à des carnages sur de pauvres ramasseurs de bois mort. Nombre d’observateurs avertis estiment qu’ils sont obligés de changer de stratégie. D’où le calme et le silence des principaux chefs de guerre. Perpétrer des exactions sur des civils et ainsi prendre au mot l’armée sénégalaise est une entreprise risquée et périlleuse dans un contexte où le principal allié de nos Diambars est une géopolitique largement favorable dans la Sénégambie méridionale.
Récemment des accords de paix ont été signés entre l’État et des factions du MFDC à Kabrousse et à Bissau. Le conflit a fait de morts, des centaines de village déplacé et plus de 860 personnes victimes de mines.