Journée de réflexion sur le judo sénégalais : la famille du judo scrute le devenir de la discipline
Après la célébration de ses 60 ans d’existence en 2021 et l’installation de la nouvelle équipe fédérale dirigée par Me Babacar Ngom, la fédération sénégalaise de judo a engagé un nouveau cap après la journée de réflexion organisée, le samedi 14 janvier au dojo national autour du thème « Le judo sénégalais face à son avenir : principaux défis à relever pour un label d’excellence ».
Ce conclave qui a regroupé la famille du judo, toutes générations confondues, a permis au judo de faire le diagnostic et se projeter vers le futur. Au-delà de l’Académie judo nouvellement lancée pour former des champions en direction des Jeux olympiques de la jeunesse de 2026, il est envisagé un programme sportif adossé à un ambitieux projet de construction d’un centre d’excellence pour les arts martiaux et de rénover l’actuel dojo national Me Amara Dabo.
Le Judo sénégalais a engagé une nouvelle phase après la journée de réflexion qui a réuni ce samedi 21 janvier toutes les composantes de la famille de la discipline. Ces assises ont permis de mener la réflexion sur la marche de la discipline, sa politique et de fixer les enjeux du futur. Dans cet élan, anciens présidents, anciennes gloires, directeurs techniques et arbitres ont fait le diagnostic et poser les jalons du futur. Après le rappel historique du judo sénégalais et le message délivré par les anciens dirigeants de la discipline, les différents panélistes ont fixé les nouveaux enjeux de la discipline et qui tournent essentiellement sur le judo à l’école et la nouvelle académie de judo avec en ligne de mire les prochains Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026.
L’Académie du judo en piste pour les JO de 2026
« Au sortir des championnats d’Afrique et vice-champion depuis quatre ans, le judo sénégalais se porte bien. On est en train de voir l’avenir. Nous avons demandé aux anciens de venir et de construire ensemble le judo. Nous avons des acquis et nous voulons les conserver. Ce que nous retenons de la réflexion d’aujourd’hui, c’est d’avoir fédérer la famille du judo.
C’est une réflexion profonde sur les arts martiaux. On a diagnostiqué le passé pour ce qui est devant. Notre devoir n’est pas de reconstruire ce qui a été fait mais avec les acquis de se projeter », a confié Me Babacar Ngom, président de la Fédération sénégalaise de judo et disciplines associées ( FSJDA).
Dans son intervention, Me Babacar Wade, président sortant de la Fédération sénégalaise de judo a fixé les enjeux du judo à la base et les objectifs du judo à l’école et surtout l’Académie. « Les infrastructures, c’est le point sur lequel la Fédération de judo n’a pas eu beaucoup d’avancées significatives. Les trois écoles fédérales Momar Dieng, Picards et EFJACKS créées il y a des décennies, ne sont pas très performantes. Le judo à l’école que l’on a mis en place depuis 2015 nous a permis de mettre 22 dojos dans 10 régions, avec des enseignants salariés, on peut noter que la Fédération a péché dans le suivi », note- il, avant de rappeler les objectifs de l’Académie de judo, projet sportif et scolaire ouvert.
«Il y a de bonnes perspectives parce qu’il y a des investissements qui vont suivre. Pour les JOJ de Dakar 2026, qui sont les premiers en terre africaine, nous avons fait le pari de l’organisation et la participation. La Fédération a commencé à travailler sur le sujet. Les combattants qui seront choisis auront entre 16 et 18 ans. L’académie accueille 26 élèves. C’est un partenariat avec la France qui a recruté et affecté un coach pour la structure », précise-t-il.
S’il relève une évolution dans l’organisation des compétitions avec l’Open international de Dakar qui se tient depuis 2017 ou encore la bonne tenue du judo sénégalais dans les compétitions africaines, Me Wade a fait remarquer que les Infrastructures constituent le point noir du développement du judo sénégalais.
La survie du dojo national Me Amara Dabo, un enjeu de taille
Devant cette donne, Me Babacar Ngom, le patron du judo sénégalais s’est déjà inscrit dans cette optique avec le projet de rénovation de l’actuel dojo national. «Comme le souhaite Me Babacar Wade qui est président d’honneur de la Fédération et qui gère l’académie de judo, l’essentiel est de faire mieux vers les Jeux olympiques.
Ce qui nous attend, c’est d’avoir un champion olympique. Nous sommes en train de travailler.
Nous n’avons pas de craintes pour atteindre nos objectifs. Quand vous venez dans un endroit, il faut essayer de le rendre plus accueillant pour les athlètes tout le monde. Nous sommes là depuis 1973
Nous avons pensé à rénover ce temple qui ne nous appartient pas mais à des générations de judokas. Les premiers licenciés de judo du Sénégal se sont entraînés dans le dojo. Beaucoup d’experts mondiaux y sont passés. Nous avons formé beaucoup d’Africains dans ce dojo Maitre Amara Dabo, du nom du père du judo sénégalais. Dès que nous sommes arrivés, on a aspiré à mieux. Il faut en faire un lieu pour bien pratiquer le judo et éduquer nos enfants au mini judo, de le monter sur 5 et 6 étages. Le judo a également le projet d’un centre d’excellence de haut niveau », s’est-il projeté. Il n’en déplore pas moins le projet de démolition du site.
« Nous avons reçu un document, nous demandant de quitter les lieux. Une délégation du judo a rencontré le ministre des Sports Yankhoba Diatta. Il nous a écoutés et a promis de nous revenir. Nous lui avons dit que nous avons besoin de ce temple des arts martiaux qu’est Dojo Amara Dabo », soutient Me Babacar Ngom.