ABDOUL MBAYE EN POSITION DE SOUTENEUR
Le conseil national (cn) de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) s’est réuni samedi dernier pour échanger sur l’actualité nationale et internationale. Évoquant la présidentielle de 2024, le cn a donné carte blanche à Abdoul Mbaye de négocier les meilleures alliances possibles.
Alors que les candidatures à l’élection présidentielle du 24 février 2024 se multiplient, la participation du leader de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) semble incertaine. Présidant la réunion du Conseil national (CN) de son parti, Abdoul Mbaye a reçu mandat de ses militants pour négocier des alliances possibles dans la perspective de l’élection présidentielle de 2024. «Le CN a renouvelé le mandat donné au président du Parti pour négocier les meilleures alliances possibles dans la perspective de l’élection présidentielle de 2024, à l’exclusion de tout soutien apporté au candidat de l’Apr ou d’un démembrement de la coalition Benno Bokk Yaakaar», lit-on dans une note de synthèse parvenue à la rédaction.
Une posture qui semble en dire plus sur la participation de l’ancien Premier ministre à la course vers la Magistrature suprême. Il faut rappeler que Abdoul Mbaye avait adopté la même stratégie lors des élections locales et législatives dernières en nouant une alliance d’abord avec le Crd, qu’il a quitté récemment, puis avec l’inter-coalition Wallu-Yaw.
Abordant la campagne agricole 2022-2023, l’ancien Premier ministre et ses camarades l’ont jugée catastrophique, tant pour la production de graines d’arachide que pour celle de céréales, en particulier du riz et du mil. Une situation, selon eux, qui va entrainer de graves conséquences en termes d’appauvrissement des paysans et de renchérissement des denrées produites localement du fait de leur rareté. Pour Abdoul Mbaye et Cie, cette situation découle d’une politique agricole négligée par le régime de Macky Sall qu’ils accusent de publier «des mensonges récurrents sur la production agricole sénégalaise visant à gonfler un taux de croissance nationale».
Le CN s’est également prononcé sur les difficultés persistantes du secteur de la pêche, reflétées par la baisse des revenus des pêcheurs artisanaux, l’indisponibilité des produits halieutiques pour la consommation locale et le fort renchérissement de ces produits devenus inaccessibles à plusieurs ménages. Il a renouvelé ses propositions visant à limiter les licences de pêche attribuées à des navires étrangers, souvent dans des conditions opaques, notamment en ne les accordant qu’à des navires dont les pays d’origine accueillent les pêcheurs sénégalais en réciprocité.
Ainsi, dans la perspective d’une situation de famine au cours des prochains mois de soudure, le CN appelle le gouvernement à prendre les mesures d’aide aux nombreuses populations menacées par l’insécurité alimentaire. Pour ce faire, Abdoul Mbaye et ses amis réclament que les ressources budgétaires actuellement utilisées pour mettre « en campagne illégale le président de la République dans des tournées à travers le territoire soient consacrées à lutter contre l’insécurité alimentaire et la famine ». Ils tiennent le régime comme l’unique responsable des contraintes d’ajustement structurel auxquelles le Fonds Monétaire International (FMI) a retenu de soumettre le Sénégal pour maintenir les facilités de financement dont notre pays bénéficie. Un nécessaire ajustement qui, d’après eux, se traduit en particulier par la hausse des tarifs d’électricité et des prix de carburant à la pompe, la hausse des tarifs d’électricité étant moins motivée par une augmentation des prix de pétrole que par la gestion politicienne de la SENELEC.
CANDIDATURE DE MACKY SALL A LA PRESIDENTIELLE : Abdoul Mbaye interpelle la communauté internationale
Abdoul Mbaye a profité de la réunion du CNde l’ACT pour attirer l’attention de la communauté internationale sur les conséquences d’une probable candidature de Macky Sall à l’élection présidentielle de 2024. L’ancien Premier ministre qui rappelle que le Président Sall est à la fin de son second et dernier mandat après avoir confirmé cette échéance en 2019, reste convaincu qu’un tel agissement aura des conséquences dramatiques, en plus de créer un recul démocratique dans un contexte général de pouvoir d’achat érodé et de pauvreté aggravée. D’ailleurs, le leader d’Act accuse Macky Sall «d’avoir poursuivi sa démarche visant à l’élimination des opposants politiques, en œuvrant à créer leur inéligibilité par des condamnations pénales abusives, ou en empêchant leur candidature par le moyen d’un système de parrainage qu’il maintient malgré l’injonction de le supprimer par décision de la Cour de Justice de la Cedeao». Dans la même logique, il exige la fin des persécutions engagées contre les opposants, l’organisation d’une élection présidentielle apaisée en 2024, dans le respect des dispositions de la Constitution, de la décision rendue par la Cour de Justice de la Cedeao en matière de parrainages citoyens et des libertés