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LES MALLETTES D’ARGENT ONT CIRCULE DU TEMPS DE HADJIBOU

Venu en pèlerinage au Daaka de Médina Gounass mardi dernier, Thierno Alassane Sall s’est prêté aux questions des journalistes. Avec Le Quotidien, M. Sall s’est également prononcé sur l’affaire Marine Le Pen, soulevée par l’ancien Premier ministre Hadjibou Soumaré. Sans dédouaner le pouvoir actuel, il demande à M. Soumaré de rendre compte, auparavant, de l’affaire Alex Segura, similaire à celle de Le Pen.

Quel sens donner à votre présence au Daaka ?

Je suis revenu parce que c’est un endroit magnifique. Se replonger dans la spiritualité. On est ici dans un en endroit dégagé des préoccupations terrestres, on rencontre d’autres hommes venus de partout à travers la sous-région. Cela permet un retour aux sources premières de l’humanité. Ici, on essaie de rencontrer d’autres personnes venues d’autres coins du monde en quête de l’Absolu, en quête de Dieu, en quête d’une dimension supérieure.

Je crois qu’en ces moments où nous sommes dans la recherche matérielle effrénée, dans ces moments de crise des valeurs dans ce pays, nous avons besoin, par moments, de nous ressourcer, de retrouver des gens unis dans la foi, dans le même but, dans une introspection. C’est pourquoi je suis très ému par notre présence ici. Nous avons fait quelques prières obligatoires.

Naturellement, nous avons prié avec une grande foule dans la foi, pour la paix au Sénégal, pour la paix des cœurs, pour que toutes les parties prenantes dans ce pays retrouvent la sagesse.

Quels enseignements l’homme politique que vous êtes peut-il tirer d’un événement si rassembleur ?

C’est un événement reconnu par les Sénégalais, par l’Afrique et par le monde que c’est un lieu où les gens viennent avec piété pour s’éloigner de toutes les préoccupations d’ordre terrestre et se tourner vers Dieu.

Le Daaka est l’illustration que la religion est un trait d’union, une source d’unification des peuples, au lieu d’être une source de division ; particulièrement dans cette partie du pays qui est à la croisée de plusieurs pays, et où se rencontrent plusieurs nationalités. Le Daaka est l’illustration parfaite que l’homme peut s’élever en oubliant toutes ses préoccupations pendant de longues heures, de longs jours, en étant coupé du monde pour n’être tourné que vers Dieu.

Nous devons aussi, nous hommes politiques, prendre cet exemple pour dire que l’on peut s’oublier dans la quête de Dieu qui peut aussi se faire à travers le service au Peuple. Nous devons trouver une inspiration quand nous venons tous vers un même lieu, nous devons aussi avoir le même élan vers le Sénégal et le bien-être du Sénégal et des Sénégalais. Nous espérons que nous trouverons ici la source d’inspiration à cet effet-là.

L’actualité, ce sont les 4 questions posées par l’ancien Premier ministre Hadjibou Soumaré au Président Macky Sall, la plus importante étant celle liée à l’argent que le Président aurait remis à Marine Le Pen. Votre avis ?

Je ne voudrais pas m’exprimer sur cette question, le lieu ne s’y prête pas. Je voudrais en profiter pour adresser un message aux hommes politiques. Vous savez et tout le monde le sait, depuis 2000, le pays n’est pas ce qu’il proclame être : un pays de démocratie, un pays de Droit et un pays de foi.

Les mallettes ont circulé du temps de M. Hadjibou Soumaré. Et je ne suis pas au courant qu’ils ont fait un bilan. Les mallettes de Alex Segura (ancien représentant-résident du Fmi au Sénégal. Ndlr) et d’autres mallettes. Peu de personnes peuvent dire qu’ils n’ont pas participé à ce festin.

La corruption dans ce pays prend sa source première dans la politique, bien avant la première alternance, et ça s’est exacerbé pendant la première alternance et ça continue de nos jours. Donc, c’est comme qui dirait, qui jettera la première pierre. Ce qui n’exonère pas le gouvernement actuel, loin s’en faut. Je ne cherche pas à les exonérer. Mais il est temps que nous condamnions tous la corruption.

Si le Sénégal est le pays où pendant le Ramadan on croit que c’est le pays le plus fervent au monde, pendant la Tabaski aussi, chaque jour il y a des ziars partout, il y a des cérémonies religieuses partout. Si nous sommes ce que nous prétendons être, nous devons ensemble faire le serment de combattre, de la manière la plus forte, la corruption. Le lieu où je suis ne me permet pas d’aller dans des considérations plus terrestres. Je crois que les religions sont toutes claires.

Elles condamnent toutes la corruption qui est un mal absolu. Particulièrement l’islam, qui la condamne pour dire qu’un peuple qui s’adonne à une corruption aussi systématique, aussi généralisée, ne peut pas se mettre dans la voie du développement et peut même s’attirer des problèmes.

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